IREMS de Paris, un peu d’histoire

Histoire institutionnelle

Les IREMS sont nés notamment sous la pression de l’APMEP (commission Lichnerowicz notamment) dans le contexte de l’année 1968 et de la réforme de l’enseignement à venir dite des mathématiques modernes.

En octobre 1968 le ministre de l’Éducation demande aux recteurs des académies de Paris, Lyon et Strasbourg de créer les premiers IREM (courrier du ministre : pages 1, 2, 3 et 4). André Revuz (voir ici et ci-dessous) est désigné directeur de l’IREM de Paris. Pendant quelques mois les structures sont un peu informelles (“centre sans statut” dont la mise en place est suivie par le recteur en lien avec la faculté des sciences). L’IREM de Paris est logé tour 23 sur le nouveau campus de Jussieu, mais déménagera rapidement dans l’aile 55-56.

En mars 1970 l’Université de Paris est divisée en plusieurs universités. L’IREM devient une composante de l’Université de Paris VII.

Depuis 1964 les limites de l’académie de Paris correspondaient à celles de la région parisienne (l’académie était plus large auparavant). Début 1968 le département de la Seine est découpé en plusieurs départements, la ville de Paris devient un département. Fin 1971 les limites de l’académie de Paris deviennent celles de la ville de Paris, les académies de Créteil et Versailles sont créées. L’IREM de Paris gardera cependant, dans son fonctionnement, sa dimension francilienne (et l’a encore aujourd’hui).

En 1973 l’IREM de Paris Nord est créé à St Denis (Université Paris XIII – Paris Nord, voir ci-dessous).

En 1994 l’Université Paris VII, se renomme Université Paris 7 Denis Diderot.

Le manque de locaux à Jussieu est criant. Les problèmes liés à l’amiante deviennent incontournables. Le désamiantage du campus Jussieu est décidé en 1996. Il est alors également décidé que l’Université Paris VII quittera Jussieu pour s’installer sur un campus à construire dans le 13e arrondissement de Paris (Paris rive gauche). En 1999 l’IREM déménage avec les UFR de mathématiques et d’informatique des Universités Paris VI et Paris VII dans des locaux provisoires 175 rue du Chevaleret.

En 2012, l’IREM de Paris intègre ses locaux actuels dans le nouveau bâtiment Sophie Germain de l’Université Paris Diderot.

Depuis sa création l’IREM intègre à sa réflexion sur l’enseignement des mathématiques une dimension pluri-disciplinaire. Depuis 2016 des groupes de travail réunissent des collègues d’autres disciplines sur des thématiques a priori sans lien avec les mathématiques (groupe de physiciens et physiciennes, de géographes, de chimistes, etc.). Début 2019 l’IREM officialise dans les instances de l’Université Paris Diderot cet élargissement disciplinaire.

Début 2020 après un long processus de rapprochement, l’Université Paris Diderot (Paris VII), l’Université Paris Descartes (Paris V) et l’Institut physique du globe (IPGP) fusionnent pour fonder l’Université de Paris. L’IREM de Paris (re)devient donc une composante de l’Université de Paris !

Moyens

Les moyens de l’IREM sont importants à sa création.

  • Tant du côté de l’enseignement supérieur : locaux, postes administratifs (le rapport d’activité de 1979 fait état de 8 postes d’administratifs : 4 postes de secrétariat, 1 poste de bibliothécaire et 3 postes de reprographie), de l’équivalent de 7 postes d’enseignants chercheurs (le même rapport liste 14 enseignants chercheurs effectuant un demi service d’enseignement à l’IREM, l’équivalent de sept postes donc), dotation, etc.
  • que du côté de l’éducation nationale (171 h annuelles de décharges).

Les financements actuels sont moindres, mais proviennent globalement des mêmes tutelles : ministère de l’Enseignement supérieur (financement du réseau des IREM), ministère de l’Éducation nationale (HSE, paiement des formations continues par les rectorats), Université de tutelle (dotation, locaux, postes administratifs, services d’enseignants chercheurs).

André Revuz

André Revuz était un des fondateurs et le premier directeur de l’IREM de Paris. Il est décédé le 27 octobre 2008. Il a participé à la création du réseau des IREM. Il est difficile de traduire ici l’importance qu’il a eu pour l’IREM de Paris tout au long de son exis­tence, nous avons tenté de le faire en reproduisant quelques textes prononcés ou diffusés depuis son décès. Un ouvrage d’hommage a également été édité. Il est aussi possible de consulter le bulletin 120 de la SMF.

“Nommé en 1969 directeur de l’IREM de Paris, un des trois premiers IREM créés, il va faire de cette institution qui dispose dans ses premières années de moyens importants (12 demi-postes d’enseignants-chercheurs, 20 postes d’enseignants du secondaire détachés à mi-temps, 6 ATOS) une institution particulièrement dynamique, organisant de nombreuses formations, publiant de nombreuses brochures à destination des enseignants. C’est l’époque où la formation continue des enseignants qui s’exprime en termes de « recyclage » tend à mobiliser toutes les forces. Mais André Revuz est bien conscient qu’une formation de qualité doit s’appuyer sur la recherche, et il va mettre en place, à l’IREM comme à l’université Paris VII, les structures permettant cette recherche. À l’IREM, ce sont les groupes de travail. et, en 1973, la création d’une école élémentaire expérimentale rattachée à l’IREM. À l’université, c’est la collaboration notamment avec Daniel Lacombe pour créer l’UF de didactique et faire habiliter un DEA de didactique des mathématiques. Il sera l’un des trois premiers créés en France dès 1975. À une époque où une telle démarche n’avait rien d’évident dans la communauté mathématique, ce sera aussi l’encouragement à mener des recherches en didactique des mathématiques et à passer des doctorats d’État pour les enseignants-chercheurs intéressés par les questions d’enseignement, notamment ceux qui travaillent à l’IREM, (Régine Douady, Jacqueline Robinet, Michèle Artigue, Janine Rogalski… également Aline Robert qui était à Paris VI).

André Revuz, c’est aussi l’ouverture aux autres disciplines. Dans les premières années de l’IREM, quand les moyens en heures supplémentaires sont encore conséquents, il en fera bénéficier des collègues de différentes disciplines pour permettre à des groupes interdisciplinaires (mathématiques et sciences physiques, mathématiques et biologie, mathématiques et français,…) de fonctionner dans de bonnes conditions.”

Noms de l’IREM de Paris

Le nom ou l’appellation de l’IREM de Paris a eu quelques variantes : IREM de Paris bien sûr, mais aussi IREM de Paris Sud (utilisé notamment dans le réseau des IREM par opposition à l’IREM de Paris Nord, voir ci-dessous), et plusieurs appellation liées à son Université de rattachement : IREM Paris 7 ou IREM Paris Diderot, IREM de Paris 7 ou de Paris Diderot, IREM de l’Université Paris Diderot, etc.

Dans les statuts voté en juillet 1997 : l’IREM “de Paris 7” est un département de l’Université de Paris VII. Le nom de l’IREM est modifié dans ses statuts votés en avril 2011 pour (re)devenir “IREM de Paris”.

En janvier 2020, l’Université Paris Diderot fusionne avec l’Université Paris Descartes pour créer une nouvelle Université : l’Université de Paris… L’IREM a de nouveau le nom de son Université.

Les débuts de l’IREM de Paris Nord

La création d’un IREM dans l’académie de Créteil est évoqué dans une réunion du comité national des IREM en février 1972. Il semblerait qu’au moment de la création des académies de Créteil et Versailles en février 1972 (auparavant l’académie de Paris recouvrait, en gros, l’Île de France) l’Université de Paris XIII (appelée aussi Université Paris Nord) ait demandé la création d’un IREM en son sein. Le comité national temporise (il y a beaucoup de demandes d’ouvertures et il semble raisonnable aux participants d’attendre que le rectorat de Créteil s’installe).

Lors de la réunion de janvier 1973 la décision de créer l’IREM de Paris Nord est actée (pour le 1er janvier 1974). Dans la même réunion sont lancés les IREM de Orléans, Caen et Limoges (ouvertures visées le 1er octobre 1973), et d’Amiens, Reims, Dijon et Nantes (perspective 1er janvier 1974). Lors de la réunion de décembre 1973 on voit qu’il ne suffit pas de décider pour que les choses adviennent. L’IREM de Limoges n’a pas pu être lancé (faute de disponibilité des deux postes associés dans le supérieur, le dossier sera repris plus tard). Les moyens prévus dans le secondaire pour Limoges permettent, entre autre, de faire fonctionner un IREM de Paris Nord avant sa création : le 1er octobre 1973 l’IREM de Paris Nord est une antenne de l’IREM de Paris (qui s’appelle du coup IREM de Paris Sud pendant un temps), Paul Rougée (direction) et Brigitte Guéveneux (administration) est détachés de l’IREM de Paris pour mettre en place l’IREM de Paris Nord.. L’IREM de Paris Nord existera de façon autonome le 1er janvier 1974.

Aucune demande n’a visiblement été faite pour la création d’un IREM dans l’Académie de Versailles. Aucune trace dans les comptes rendus du comité national en tout cas.

Statuts

Statuts votés en 2010 : ici.

Autres informations

Histoire de l’IREM de Rennes.

Histoire de l’IREM de Caen.

Éléments d’histoire de l’APMEP.

Trois pages sur le site de Culturemath : 1, 2 et 3.

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